lundi 2 mai 2011

évanescent ou rien : ça n'est pas incompatible

Les petits billets de la version électronique du Moniteur sont l'objet de délices toujours renouvelés. Un des derniers présente un projet lauréat de l'agence -Scape (sic) pour un gymnase à la porte des Lilas, sous le titre prometteur "Un complexe sportif évanescent au bord du périphérique parisien". On y lit entre autre :

"Malgré la densité du programme, les architectes de -Scape ont cherché à concilier ces nombreux impératifs programmatiques avec une impression de légèreté architecturale. L'équipement apparaîtra comme un objet évanescent, tranchant quelque peu avec son environnement urbain immédiat."
 
C'est . Bon, en fait, le projet est une boîte quelconque (pour rester poli), positivement nulle et tapissée de polycarbonate: s'il n'y avait que cela, il ne se distinguerait pas de la plupart des projets parisiens du moment, que le Moniteur publie avec ravissement et que le Pavillon de l'Arsenal expose. Mais il invente un nouveau degré dans la truanderie chic: il suffit de faire une perspective où le projet n'est tout simplement pas dessiné pour parler d'évanescence, et le tour est joué : un projet "évanescent", et une critique qui l'est tout autant. Il faudra s'en souvenir quand ce sera terminé et que le bâtiment construit, lui, sera massivement là.
Bon, il y a un précédent, une autre boîte bête qui reflète le ciel, et est toute en lumière électrique à l'intérieur : le Laban Dance Center de H&dM. Ces deux projets, finalement, sont à l'architecture ce que David Hamilton est à la photographie: rien.

 

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