... Puisqu'il faut bien commencer par quelque chose, voici l'occasion toute trouvée... Frédéric Edelmann publie dans le Monde un article exemplaire: par le ton d'abord, si Edelmannien, si je puis dire: tout en absence de prise de position, en "lâcher de nom", en longue litanie de non-analyses. Pas de pensée, pas de critique, un ton désinvolte et cynique qui s'applique à ne rien dire avec application. Des effets de style étrange d'un mec à la redresse qui voudrait passer pour un écrivain (Brigitte Metra une championne?) et qui sont là pour faire dandy, écrivain, épuisé, début de siècle. Et puis quand même quelques perles. FE évoque la phrase de d'A pour qui les architectes sont, au MIPIM, des faire valoir. Et il ne semble pas voir que ceux qu'ils cite comme des champions de l'avant garde refusés par les conservateurs bornés de l'ouest parisien, Gehry ou Ricciotti, sont eux-mêmes les faux nez d'affaires de gros sous, des affaires bien grasses et juteuses, des vrais faire-valoir au sens propre: ils font valoir chers et chic des projets de promoteurs. Tous les deux refont sans cesse le même bâtiment (des "nuages" en écaille de métal sur des boîtes opaques pour Gehry, des boîtes en verre bien lisses doublées d'une grille de béton pour Ricciotti), sans état d'âme. J'ai un reste de tendresse pour Gehry à cause de ses premiers projets, il y a très longtemps, qui sont des chefs d'œuvre - notamment le garage et l'extension de sa maison à Los Angeles. Mais, comme le disait Hertzberger lors de sa conférence récente à la Société Française des Architectes, il n'y a nul intérieur à Bilbao.
Hadid pour Chanel: c'est la mochardise toc au service de la vulgarité chère, y'a pas mieux. Edelmann tire sur l'ambulance du malheureux Ott, bien médiocre en effet, mais les autres? Le bâtiment de Niget pour la SEMIDEP est d'une telle nullité désolante qu'il n'y a là nul besoin de critique ou d'architecte: un peu de goût suffit. Imaginez une façade bombée, aux proportions désolantes, percées de trous trous minables, recouvertes d'écailles oranges qui tombent un peu devant chaque fenêtre, en manière de chalet suisse. Plus nul je ne connais que Jakob et McFarlane (mais en cherchant bien, peut-être?).
Dans le même article, FE nous ressort l'antienne du Paris-qui-ne-bouge-pas-alors-que Londres-et-Berlin-si (manque de bol, oui, le Marais est à peu près fini) et expédie d'affaire du 57 métal en une ligne (il faudra y revenir, vous verrez c'est drôle). Edelmann aime tout le monde, les stars, les starlettes, les homme d'affaires (dans le cas de Ricciotti, de Hadid et de Nouvel, ils sont tout en même temps, des sorte de Luc Besson de l'architecture en somme), il serait temps qu'il arrête, ou bien qu'il se remette à faire de la critique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire